05 octobre 2009

Sang et sève

Je suis un ent.

L’arbre parmi les mille qui composent mon labyrinthe végétal. Le promeneur qui en parcoure les chemins tourmentés.

J’ai le calme et la patience de ces créatures, bien que ce soit autant naturel que forcé. Je ressens le même éloignement vis à vis des canons de la normalité humaine. Une humanité perdue.

J’ai poussé contre les éléments… Mes racines ont manqué de se noyer. Le gel a fait frissonner mes vaisseaux quand la chaleur de mon cœur s’en est allée. Mon tronc est noueux, mes branches torses d’avoir trop lutté contre le vent.

Je suis d’un bois d’essence hivernale, ne connaissant pas — plus — la chaleur.

Pourtant je grandis, lentement, fatalement. Ma cime caresse l’espoir dérisoire de toucher un jour les étoiles.

Les feuilles sont mes réflexions, leur chute les entraîne nourrir la terre, où germent pour fâner les graines de mes projets morts-nés.

De mon passé, il ne reste que des fleurs de souvenirs que butinent mes pensées.

5 commentaires:

Ry a dit…

Quoique plus sombre, ton texte fait écho à l'un de mes poèmes préférés, intitulé La vie profonde( http://lapoesiequejaime.net/noailles.htm#coeu, in Le Coeur Innombrable d'Anna de Noailles).
En espérant qu'il te parlera autant qu'à moi, bises à toi, Albi' !
'Ry.

Jean a dit…

Je ne connaissais ni ce poème, ni cette poétesse. J’aime beaucoup ses textes, merci de me l’avoir fait découvrir.

Ry a dit…

Toute sagesse, sa délicate écriture, comme celle de Jean Giono, célèbre et, ce faisant, sublime, le prosaïque de la vie ! BiZz de la 'Ry.

Ry a dit…

(Groumpf, l'est passée où ta playlist ? ^^... )

Jean a dit…

Black Sabbath ne s’harmonisait guère avec le message…