30 mars 2005

Aléas

Les aléas de la vie, dit-on en employant le mot par lequel les Romains désignaient le hasard…

Est-ce le hasard qui a voulu une pareille issue ? Je me le demande, parfois, tant j'ai l'impression que rien ne pouvait empêcher cette conclusion (?). Je ne crois pas au destin. Pourtant, ces deux lignes de vie dessinées sur la grande feuille blanche de l'Univers paraissent bel et bien tracées de sa main.

Je regrette qu'on en soit arrivé là, je ne regrette pas le chemin parcouru. Incompréhension, voilà tout. Jusqu'au bout, j'aurais tout fait pour essayer de lutter contre elle, mais l'adversaire était trop fort. Au moins, cette fois, je ne suis pas à genoux. Les cicatrices et les blessures, je suis heureux de les avoir reçues, car elles en valaient la peine. Il faut toujours croire en ce à quoi on tient. Même maintenant, aussi paradoxal que cela puisse paraisse, j'y crois toujours.

Je regrette simplement que tes souvenirs emportent avec eux un visage, ce visage qui t'a fait fuir, qui n'est pas le mien…

Et maintenant ? Le bonheur, j'espère. Sans doute ne le saurai-je jamais. Sans doute ne pouvais-je pas y assister, et sans doute est-ce pourquoi les deux lignes ont fini par se séparer.

Do cvidanija.

20 mars 2005

Les joies de la fatigue

Ah ! ce sentiment abrutissant d'épuisement total après un week-end de jeu en réseau, un vrai bonheur. ^^

Dire que je me sentais justement extrêmement fatigué cette semaine, au point de m'en demander si le problème n'était pas médical. Du coup, à la fin des cours retour à la maison (située dans le dernier patelin de la préhistoire, pour ceux qui ne sauraient pas), et rendez-vous chez le médecin. Prise de sang à effectuer, programmée pour le lendemain matin (heureusement que mon père est infirmier).

Pour une fois que je rentre à peu près tôt un vendredi (d'habitude on rentre à deux, mon frère et moi, de Nantes, et il termine plus tard que moi), je décide d'aller faire un tour au club d'échecs histoire de les gratifier de ma deuxième visite de l'année (ben oui, on a les horaires qu'on peut :( ). Manque de chance, c'est le soir que presque tout le monde a choisi pour ne pas être là ! Enfin, ça me fait quand même une soirée à jouer (dont une pittoresque tentative à l'aveugle), et un retour à la maison (situé dans le… ah, je vous l'ai déjà dit ?) vers minuit. Consultation de ma boîte aux lettres électronique, qui m'annonce que ce n'est pas encore l'heure d'aller me coucher. Hop, au boulot ! Me voilà à farfouiller le net à la recherche d'antiquités de la télévision, mais comme c'est pour une noble cause (j'en aperçois une au fond qui rigole !), ça me tient à cœur et en haleine jusqu'à 3 h du mat'… Autant vous dire que je ne suis guère en forme. Toutefois, le jour étant ce qu'il est, et sachant que j'aurai très peu de temps le lendemain (du moins le crois-je…), je trouve la force de rédiger deux messages qui ne peuvent pas attendre. Je n'aime guère écrire quelque chose lorsque je suis aussi peu lucide, mais je n'ai pas le choix, c'est cette nuit ou en retard !

Sur ce, je rejoins béatement mon lit, sous le regard de mon sadique de réveil près à hurler je ne sais quelles agressivités radiophoniques dans deux heures. Mais il semble que j'ai sous-estimé mon pouvoir de surdité (à moins que je ne sois allé lui clouer le bec en somnambulant ?) Toujours est-il que mon père vient frapper à ma porte à 7 h, heure à laquelle je me lève donc. Rah ! Bon, pas le temps de faire ce que je voulais faire et qui n'est toujours pas fait, ça attendra demain matin (en espérant que j'arrive cette fois à entendre le réveil !). Pas le temps pour la prise de sang évoquée plus haut, ça attendra également lundi (demain, donc).

Quand je pense que, pendant ce temps, certains s'étripent dans la joie et la bonne humeur à un peu moins de cent kilomètres de là… Et que je n'ai pu les rejoindre dès vendredi à cause d'un cours fort judicieusement placé le samedi matin, ce même cours qui m'a obligé à cette nuit écourtée.

Donc, préparation des affaires et du matériel, direction Nantes et la fac' de médecine (non, je ne me suis pas découvert une vocation en une nuit, c'est juste que le cours est commun à plusieurs fac'). Exploit, j'arrive presque à l'heure. Problème, tout le monde est devant l'amphi, à attendre le prof…

Une demi-heure plus tard, force est de constater qu'il a dû oublier le cours… (On a changé de prof, il faut dire.) Et moi, je suis venu pour rien ! >___<>

04 mars 2005

Réminiscence

Sourde angoisse tapie dans les tréfonds de mon enfance. Peur de l'inconnu. Peur de l'impossible. D'une difficulté que le stress s'acharne à dépeindre en impasse.

Stress. Peur. Comment ? Vertige.

Que je n'aime pas ces moments qui précèdent une épreuve difficile. Épreuve scolaire en l'occurrence, c'est la période. De toute façon, seule l'école a déjà par le passé provoqué en moi cette espèce d'angoisse presque existentielle. C'est assez étrange, et je ne cherche pas à me l'expliquer. C'est comme ça, dans mon caractère. Une partie de moi.

Je me souviens de moments où devant la difficulté, devant quelque chose qui me paraissait impossible (au sens premier du terme) je me mettais quasiment à pleurer. Des larmes de peur. C'est bizarre.

Heureusement, ce sentiment est quelque peu adouci par l'excitation et le plaisir de travailler sur quelque chose que j'aime : la programmation. Dommage qu'il n'y ait pas que ça… Avec les maths… Curieusement, le fait que cette année j'arrive à m'en sortir à peu près (même si ce n'est pas encore ça) me fait davantage stresser, imaginer les résultats, les conséquences, et du coup ce sentiment étrange me tenaille un peu plus.

À la réflexion, je pense que je viens de comprendre de quoi il s'agissait : la peur du vide.

Vide de l'inconnu, de l'incompréhension. Vide de l'avenir, si jamais… Non, je me refuse de l'envisager. Je n'ai cessé d'y croire jusque-là, nulle envie qu'un souvenir fantôme vienne ébranler la foi que j'ai en cette année.

Je crois bien que les longues soirées comme celle-ci sont un terreau fertile pour ce genre de pensées. Je devrais peut-être l'écourter. Mais je n'ai pas encore fini. Cercle vicieux.

Mieux vaut ne pas s'attarder davantage.