13 juin 2009

Ô Temps…

La poussière tend à s’accumuler sur ces pages. C’est que mon plumeau est occupé ailleurs. Voilà en effet un moment que je m’affaire à arracher les toiles d’araignées de mon grenier virtuel où photos, journaux, méls et autres s’entassent sur des supports divers et variés : CD, disques durs, clefs USB… Comme des cartons que l’on remplit à la hâte avant un déménagement et que l’on pose dans un coin en se promettant de s’en occuper plus tard, parce qu’on n’a pas le courage de s’y mettre maintenant mais qu’on tient quand même à ces vieilleries… Le temps et l’ampleur de la tâche se chargent alors d’émousser cet attachement jusqu’à le faire disparaître, et toutes ces choses autrefois précieuses dont on ne se serait débarassé pour rien au monde finissent à la poubelle.

Mais jeter le moindre souvenir du passé est pour moi un crève-cœur, et j’ai suffisament de courage pour m’attaquer à ce travail d’archivage qui ferait passer les douzes travaux d’Hercule pour des paris de cour de récréation. Ainsi donc, quand la vie oublie que j’existe et me laisse un peu tranquille, je trie, range, regarde, relis… Parfois j’esquisse un sourire, parfois je plonge dans des abîmes de mélancolie… Souvent l’envie me prend de renouer le contact, mais souvent il est bien tard…

Mon cœur n’a pas fini de jouer les montagnes russes, étant donnée la masse de documents qu’il me reste à traiter. Mais même lorsque la nostalgie me gagne, un plaisir difficile à identifier demeure. Peut-être la simple satisfaction de mes instincts d’archiviste, peut-être le plaisir de converser en silence avec les fantômes des moments heureux de ma vie.