29 décembre 2011

Une apparition (bis)

Vous patientez un moment devant le miroir, sans bouger, comme pour ne pas perturber la jeune femme, qui continue d’écrire. Si son absence vous trouble beaucoup, votre présence dans la réalité renvoyée par le miroir ne semble, elle, pas la déranger… À moins qu’elle ne l’ait pas remarquée ?

Vous pouvez tenter d’en avoir le cœur net en l’appelant à voix haute. Sinon, choisissez entre retourner près du livre, retourner près de la cheminée, aller examiner le lit, ou quitter la maison. Dans ce dernier cas, décidez entre :
— en faire le tour ;
— quitter le sentier pour vous enfoncer dans les bois qui le bordent sur la gauche ;
— continuer de marcher dans la même direction ;
— revenir sur vos pas.

25 décembre 2011

Une apparition

Vous faites quelques pas en direction de la petite table en fer ouvragé qui supporte le miroir rectangulaire. Votre visage, qui se reflète dans la glace, affiche brusquement une expression stupéfaite teintée de peur lorsque vous apercevez, derrière votre reflet, la présence d’une silhouette féminine ! Vous faites aussitôt volte-face… mais votre regard n’embrasse que le vide.

Vous tournez à nouveau la tête vers la glace. La femme, ou plutôt son reflet, est toujours là… Elle semble être assise juste derrière vous et vous tourner le dos. Mais vos yeux ont beau balayer la pièce, il n’y a pas âme qui vive en dehors de vous-même… Vous portez une nouvelle fois votre regard, hésitant, vers le miroir et fixez un peu plus longuement cette étrange apparition… Apparemment une jeune femme, bien qu’il soit difficile d’en juger en ne la voyant que de dos, une certaine maturité semble pourtant se dégager d’elle. Elle tient dans sa main une plume avec laquelle elle écrit sur les pages d’un livre ouvert. Une fois de plus, vous vous retournez… Le livre et la plume sont bien là, sur la table, mais le premier est refermé et la seconde repose sagement dans son encrier…

Vous pouvez essayer de parler à voix haute pour tenter d’entrer en communication avec cette personne, aussi étrange qu’une telle éventuelle conversation puisse paraître. Vous pouvez également attendre devant le miroir afin de voir ce qu’elle va faire. Sinon, vous pouvez retourner près de la seconde table pour y feuilleter à nouveau les pages du livre qui y est posé, revenir près de la cheminée, ou encore vous approcher du lit.

Vous avez également la possibilité de quitter la maison. Dans ce cas, vous pouvez :
— choisir d’en faire le tour ;
— quitter le sentier pour vous enfoncer dans les bois qui le bordent sur la gauche ;
— continuer de marcher dans la même direction ;
— revenir sur vos pas.

21 décembre 2011

Près de la cheminée

Vous faites quelques pas vers le fond de la pièce et la cheminée. Les cendres de l’âtre, froides, semblent indiquer que le feu qui les a consumées s’est éteint il y a un certain moment, mais vous pouvez tout de même essayer de les raviver avec le soufflet si vous le désirez. La bourse de cuir est fermée par un cordon que vous déliez afin d’en découvrir le contenu, mais il s’avère qu’elle est vide. Vous portez alors votre attention sur le coffret, dont vous soulevez le couvercle, découvrant à l’intérieur trois petites épingles à chignon dorées en forme de fleur…

Maintenant que vous êtes proche de la statuette, vous vous apercevez qu’elle est faite de bois d’ébène, étroite et gravée de part et d’autre ; fixée à un socle par une petite tige. Vous ne pouvez vous empêcher d’admirer la sensibilité avec laquelle l’artiste qui l’a sculptée a souligné la féminité et la finesse des traits de la jeune femme dont il a représenté le visage, le profil gravé à l’identique de chaque côté, symétrie parfaite qui rend impossible d’attraper son regard, perdu vers un horizon qui vous est inconnu… De fines et claires stries ondulantes dessinent une chevelure que l’imagination ne peut s’empêcher de voir dorée, et le relief de lèvres délicates dévoile un sourire qui paraît vouloir suppléer ce regard impuissant à croiser celui du contemplateur, comme pour communiquer à sa place l’insaisissable rêverie qui émane de cette icône… Vous ne sauriez dire pourquoi, mais quelque chose dans le portrait de cette femme vous bouleverse profondément…

Vous avez la possibilité de prendre la bourse et les bijoux (que ce soit tous les trois ou juste un ou deux) si vous le désirez. Après quoi, vous pouvez :
— retourner près de la table au livre ;
— vous approcher du miroir ;
— examiner le lit.

Si vous pensez qu’il est temps de quitter cette maison, décidez entre :
— en faire le tour ;
— quitter le sentier pour vous enfoncer dans les bois qui le bordent sur la gauche ;
— continuer de marcher dans la même direction ;
— revenir sur vos pas.

11 décembre 2011

Attends-moi…

Une semaine.

Je me moque de ces chiffres. Je me moque de ces dates. Le chagrin n’est pas plus grand ni moins atroce aujourd’hui que ces sept derniers jours.

J’ai tant pleuré. Tant, tant pleuré…

Tu étais, tu es, parmi les êtres qui comptaient le plus à mes yeux et à mon cœur.

Je t’aimais tant… Je t’aime tant…

Je ne suis pas sûr de la raison que me pousse à écrire ces dernier mots. Je ne sais si, de là où tu es, ils te parviendront. Mais si les paroles se diffusent dans cette éternité qui nous sépare désormais, je veux croire que l’empathie qui me dévaste dépassera l’infranchissable frontière.

Il y a si peu de personnes pour qui je crois compter. Tu étais l’une d’elles. Tu es l’une d’elles. Et tu sais combien il m’est difficile de croire une telle chose…

Tu entrais dans la vie des gens pour ne plus jamais en ressortir. Tu es entrée au plus profond de mon cœur, cet endroit que, moi-même, je ne connais pas. La vie me l’a arraché, mais tu ne le quitteras jamais. Jamais. Jamais.

Je me souviens de nos longues conversations. De nos vies que nous nous racontions. De ton sourire. De tes rires. De tes larmes, parfois, ces larmes que je mettais toute mon âme à effacer de ton visage lorsque tu venais vers moi le cœur triste, en proie au doute, au désespoir. Car tu étais une partie de mon âme.

Mais comment peut-on vivre avec une âme mutilée ?

Tu ne croyais pas à l’éternité de ma solitude. Tu aimais faire semblant (et encore, pas tout le temps !) de me frapper lorsque je niais d’un sourire tes mots d’espoir et de réconfort.

J’aimerais tant te voir me sermonner à nouveau, en ce moment-même…

Tu m’avais dit, un jour, que tu détestais les adieux. Que tu détestais dire au revoir.

Tu comprendrais si aisément ce que je ressens, en ce moment…

Tu étais la seule personne qui me donnait ce sentiment si merveilleux d’avoir besoin de moi autant que j’avais besoin d’elle.

Tu étais mon soleil en hiver. C’est dans le froid et la nuit que je marche, dorénavant. Seul…

Je ne veux pas m’arrêter de marcher. Je veux continuer à avancer, pour toi. Je veux qu’au bout de la route — aussi courte ou longue que la vie en décidera —, lorsque, enfin, nous nous prendrons à nouveau dans nos bras, nous nous racontons tout ce que nous aurons vécu.

L’attente sera longue. Terrible, par moments. Il y aura encore bien d’autres larmes que toutes celles que je verse sans arrêt depuis que tu es devenue le plus bel ange que comptent les cieux.

Je t’aimerais toujours. Toujours. Toujours.

Merci pour tout.