15 août 2014

Le dernier silence

Vous vous engagez à travers les arbres, laissant derrière vous le lac. Votre progression, assujettie à votre champ de vision restreint par l’omniprésent voile gris, est lente et fatigante, et vous faites régulièrement de courtes pauses pour évacuer quelque peu la fatigue de vos jambes devenues lourdes. Une impression fugace vous tenaille à ces occasions ; vous avez, en effet, la sensation que quelqu’un vous observe. Vous avez beau tourner la tête dans toutes les directions, toutefois, la seule âme qui semble vivre en ces lieux est la vôtre.

Vous persévérez, progressant au milieu de racines et de branches de plus en plus noueuses et tordues, prenant garde aux ronces qui semblent particulièrement pullulantes en ce lieu décidément hostile. Le brouillard occulte tellement votre vue que ce n’est qu’au dernier moment que vous réalisez que la foule sylvaine s’est brutalement éclipsée et qu’à vos yeux s’offre désormais un tout autre décor.

Vous êtes au milieu d’un cimetière.

Où que votre regard porte, les tombes s’étendent et les stèles se dressent, enveloppées par des volutes de vapeur qui confèrent au lieu un caractère fantomatique des plus congrus. La brume, bien qu’omniprésente, est un peu moins dense et vous permet d’estimer qu’une centaine de sépultures se trouvent ici. Et bien que le silence soit plus que jamais céans, vous ne l’auriez pas remarqué si même vos propres pas ne vous donnaient l’impression d’émettre moins de bruit que de coutume…

Que souhaitez-vous faire ?

  • — Déambuler au milieu des tombes ?
  • — Vous asseoir un moment sur l’une d’entre elles ?
  • — Quitter ce lieu au plus vite :
    • — en traversant le cimetière, selon la direction que vous suiviez en y entrant ?
    • — dans le sens opposé, revenant ainsi sur vos pas ?
    • — en suivant un virage à quatre-vingt-dix degrés sur votre gauche ?
    • — en suivant un virage à quatre-vingt-dix degrés sur votre droite ?

09 août 2014

De l’autre côté du lac

Avec une pointe de regret, vous vous éloignez du mausolée et regagnez le lac par la rive opposée à celle que vous avez foulée en émergeant de l’eau. Une familière sensation de fraîcheur vous saisit cependant que votre corps disparaît progressivement dans l’étendue grise, jusqu’à ce que seule votre tête en dépasse. Quelques brassées vous éloignent rapidement de l’île, qui disparaît bientôt sous l’omniprésent brouillard. À l’aveugle, vous continuez à nager quelques instants dans la même direction, le cœur en proie à une légère appréhension.

Ce sentiment s’estompe au moment où vous vous sentez reprendre pied. Vous vous redressez alors et après quelques instants l’eau cesse de ralentir vos pas et se met a ruisseler de tout votre corps tandis que votre pied humide vient s’enfoncer légèrement dans un sol de terre meuble. Quelques foulées supplémentaires vous permettent de distinguer vaguement, à quelque distance devant vous, les contours de plusieurs arbres, semblant indiquer que la forêt reprend ses droits à partir d’ici. La brume est trop épaisse, toutefois, pour que vous puissiez voir à plus de quelques mètres.

Que désirez-vous faire ?

  • — vous enfoncer dans la forêt et la brume ?
  • — longer la rive sur votre gauche ?
  • — longer la rive sur votre droite ?
  • — retourner dans l’eau et nager de nouveau en direction de l’île ?