30 juin 2005

J – 1

Longue journée que ce jeudi ! J'ai passé mon deuxième jour au sein de l'hôpital. Je ne commencerai à travailler « officiellement » que lundi mais d'ores et déjà, le boulot de brancardier me plaît. Être au contact des gens, c'est génial. La plupart est assez âgée – à l'exception d'un trublion victime d'un accident de moto – mais tous sont extrêmement gentils et intéressants. Parler avec eux, les aider au quotidien, tisser des liens, c' est… « jubilatoire ». Le mot n'est pas le meilleur, mais il en faudrait sans doute plusieurs pour vraiment décrire ce sentiment. En tout cas, ça me plaît vraiment.
Je travaille dans une excellente ambiance, détendue et sympathique. Je connaissais déjà quelques têtes depuis l'année dernière, et les nouvelles sont tout aussi charmantes. Ce midi, elles ont organisé une sorte de pique-nique au sein même de la salle de kinésithérapie. J'ai choisi le bon jour pour arriver ! L'ennui c'est que je ne savais pas et que j'ai mangé à la cafétéria avant, du coup je n'ai fait que toucher du bout des lèvres tous ces plats, plus délicieux les uns que les autres, ça donne des idées.
Exceptionnellement, je suis parti un peu plus tôt car j'avais une réunion à 16 h 30 dans l'autre complexe de l'hôpital, situé à Neuilly. Ne voulant pas arriver en retard , je suis parti une demi-heure à l'avance, donc à 16 h. Problème, ce fichu bus a eu la bonne idée d'avoir une demi-heure de retard de son côté… Le temps de trouver l'hôpital, de demander essouflé le lieu de la réunion à l'accueil, et je me rends compte que par bonheur elle n'a pas commencé ! Coup de chance, tant mieux. J'y retrouve là aussi des visages connus, avec qui je bavarde un peu à la fin. L'ordre du jour était la présentation aux saisonniers que nous sommes de l'hôpital, de sa vie de tous les jours et de ses recommandations, de son organigramme… J'ai appris à cette occasion que le président du conseil d'administration n'est autre que… Nicolas Sarkozy ! Il est partout, celui-là.
Retour à Levallois sous une pluie battante, avec mon t-shirt je n'étais pas fier. Heureusement j'avais un parapluie, contrairement à beaucoup de quidams tout aussi peu vêtus que je croisais. Cet été, le temps, c'est n'importe quoi ! Les giboulées, normalement c'est en mars…
Enfin, quelques courses vitales au supermarché, un crochet par le cyber, et voilà !
Maintenant, j'attends un coup de fil, et je me prépare à vibrer au son de la Verte Erin…

25 juin 2005

Corrs et âme

Petit message en écho à un bonheur partagé hier soir, et plein de pensées pour Toi qui, j'en suis sûr, lira ces lignes avant que je ne retourne franchir les quelques mètres qui nous séparent. ;-)
Là où les étoiles virent au bleu, tout à déjà été dit, et je ne peux que vibrer en résonnance avec ces mots pour y verser mes propres impressions et les sentiments qui m'ont assailli à l'écoute de la voix suave d'Andrea. Surprise, il faut bien le dire, au fur et à mesure que les chansons totalement inédites se succédaient, frissons à l'écoute de cette musique pleine de mélancolie et de nostalgie, au son de ces instruments transportant comme jamais la voix d'Erin, au chant langoureux, lancinant, et fascinant d'« Andie »…
J'ai vraiment été agréablement surpris par le changement de voix, je trouve, d'Andrea, plus suave, plus grave… En phase parfaite avec une musique dominée par le violon de Sharon, pleine de poésie, de beauté, et de tristesse. À déconseiller un jour de blues !
Vraiment, j'ai hâte d'être à Montreux. Et un bonheur ne venant jamais seul, j'attends bien impatiemment la tournée française annoncée hier !
Un long moment d'extase, donc, avec bien sûr les toujours aussi sublimes « Only when Isleep » et « Runaway ». Ainsi qu'un « Summer sunshine » bien de circonstance. Enfin, les Corrs ne seraient pas vraiment les Corrs sans le traditionnel couac d'Andrea au début d'une des interprétations : sourire et franche rigolade à la vue de son expression hilare. ^^
Un vrai moment de bonheur que j'avais envie de partager à mon tour. :-)

12 juin 2005

Échec et mat !

La flemme de faire un long message ! Juste pour dire que je rentre d'un tournoi d'échecs, et que je n'ai jamais réussi une aussi belle performance de ma vie ! 6 points sur 7, 2ème ex aequo, 4ème au départage, des parties splendides, 5 victoires, 2 nuls, aucune défaite !

Et en prime, 50 € dans la besace ! Moi qui voulais juste tester mon niveau après deux ans d'absence des tournois…

J'espère que vous me pardonnerez ce message ruisselant d'auto-satisfaction, mais je suis content. ^________^

09 juin 2005

Dunes

Atrus ?
Oui, grand-mère ?
Qu'as-tu vu ?
J'ai vu de grandes cités dans le Sud, grand-mère, et des hommes, une multitude d'hommes…

Petit garçon pris à son monde onirique, de blancheur et d'encre…

Reflet mat, perdu et seul, songeur.

Assis sur une dune, genoux contre poitrine, tête et bras étreignant son propre corps. Fragile et curieux, humble, mais dissimulant une infinie force intérieure.

Rien que le sable et le vent. Le même silence.

Tant d'interrogations. Pourquoi, comment ? Seule la vie peut y répondre.

Regard perdu, horizon…

Pourquoi bouger ? Le désert est si beau…

02 juin 2005

Réunion d'état-major

Le temps de saluer les soldats survivants de la terrible bataille, et je pénétrais dans la tente réservée aux officiers. Sur une grande table au centre de la pièce, une carte de la plaine, ornée de flèches et de sortes de pions multicolores, témoins de l'affrontement dantesque de la veille. Une éternité…

Un étudiant au visage fatigué et sombre, mais dont le regard trahissait malgré tout une lueur de joie, pris la parole :

« Je viens tout juste de recevoir un rapport de nos éclaireurs Intranet. Les pertes s'élèveraient à presque la moitié de nos effectifs, mais la bataille serait gagnée ! »

Un concert de cris de joies accueillit cette déclaration, mais je ne pus m'empêcher d'avoir une pensée émue pour mes camarades tombés à mes côtés les jours précédents… Comme en écho à mes pensées, le général Premier de la Classe réclama alors le silence et commença un résumé oral détaillé du déroulement de la bataille :

« Comme nous le pressentions, l'obstacle anglais n'a pas pesé bien lourd. Les premiers affrontement s'étaient déjà révélés nettement en notre faveur, cette fois-ci nous leur avons porté le coup de grâce. »

Deux chiffres sur la table, à côté de mon nom, accaparèrent mon attention : « 15,75. Moyenne : 15,25. »

À ce moment, une estafette entra discrètement dans la pièce pour me remettre un message. La réponse à mon rapport ! Anxieux, je lis : « Engagement associatif : 14,00. »

15,25, 14,00… Soit 14,625. Mais le plus dur était à venir :

« En revanche, nos passes d'armes avec les Mathématiques se sont bel et bien révélées difficiles et sanglantes. Beaucoup d'entre nous sont tombés à ce moment-là, certains ne s'en relevèrent pas. Le général Séries Formelles nous a infligés de lourdes pertes. »

À nouveau, deux chiffres. 4,50. Douloureux. Dieu merci, j'avais déjà eu l'occasion d'affronter les troupes du général auparavant, et je les avais vaincues. Dans la douleur, certes, mais qu'importe. L'enseignement tiré de cette confrontation s'était révélé salutaire, et m'avait permis de survivre aux blessures reçues lors de cette ultime affrontement. Moyenne : 7,50.

« D'autant que les Probabilités et leurs unités archers et arbalétriers ne nous ont guère épargnés, elles non plus. À nouveau, beaucoup d'entre nous sont tombés, certains ont reçus là le coup fatal. »

Intérieurement, je me remémorais ce moment épique, au cœur de la tourmente… Dans l'euphorie de la victoire, je ne m'étais pas rendu compte à quel point j'avais souffert. Mais mon épée affutée au contact d'une première passe d'armes avec l'ennemi m'avait sauvé la vie. 7,00. Moyenne : 9,00.

« Et maintenant, l'ultime journée de cette bataille. Cette fois nous affrontions deux adversaires que nous connaissions nettement mieux. Toutefois beaucoup d'entre nous furent surpris par la violence et la rapidité de leur assaut, certains furent dépassés. Mais dans l'ensemble, l'issue de l'affrontement nous est positive. »

Je ne me souvenais que trop bien de ce sentiment d'être pris à la gorge, de frapper de taille et d'estoc, à droite, à gauche, avec l'impression constante d'être pris dans un tourbillon si rapide que je n'arrivais à suivre le rythme… Pourtant nous étions prévenus, paraît-il… Tu parles, il est sûr que ça aide énormément de savoir à l'avance que l'on va souffrir !

Cependant, je ne chutai jamais au cours de ce combat, et c'est couvert de sang, mais victorieux, que je me tournai vers nos derniers ennemis…

Langages et automates, calcul logique, preuves : 10,75. Moyenne : 12, 37.

…Structures de données, complexité, approche objet. Je me souviens avoir quitté le champ de bataille avec le sentiment d'avoir totalement dominé mon sujet, mais je me rendai compte plus tard que le dit-sujet contenait une erreur vicieuse qui m'avait infecté sans que je ne m'en aperçoive. Je vivais depuis ce moment dans l'attente de savoir si cette infection allait se révéler bégnine ou, au contraire, dangereuse… Par bonheur, la première hypothèse s'était révélée la bonne… Résultat : 15,75. Moyenne : 12,73.

Tandis que les officiers concluaient, je faisais intérieurement mon propre bilan… 11,245. La bataille du Second Semestre était gagnée… En faisant le compte des deux batailles, ce chiffre atteignait 10,90.

La guerre était finie. J'étais victorieux…