26 février 2007

(Long) week-end

J’ai peu dormi ces dernières nuits. J’avais une compétition d’escrime samedi (un tournoi inter-universitaire), mais comme je suis quelqu’un de sérieux, vendredi soir, je me suis fait inviter à jouer au poker dans l’appartement d’un copain… que j’ai quitté entre une et deux heures du matin. Ça change du net, et c’est nettement plus intéressant. J’ai fini quatrième : en duel à tapis avec as valet de trèfle contre as six dépareillés, je vois un six sortir sur le turn… Pas de bol !

Malgré cela, je n’ai pas eu de mal à me lever. Rendez-vous était fixé à 10 h 30 devant le campus. De là, départ pour Maynouth, une ville située dans les environs de Dublin. Là même où j’ai participé à mon premier tournoi d’escrime. Nous étions sept de DkIT. Quatre d’entre nous représentaient l’école : Chris (le capitaine), moi-même, Aaron et Marc. Les trois autres – John, Gareth et Brian – représentaient DCU. En effet, ils n’ont qu’un seul sabreur là-bas, Keane, et donc pour qu’il puisse participer il a fallu former cette équipe mixte.

Chaque formation était constituée de trois sabreurs et d’un remplaçant, mais on a procédé à un turn-over de façon à ce que chacun soit remplaçant deux fois, sur les huit matchs que comptait la compétition. Le hasard a fait que nos deux équipes se sont rencontrées dès le premier tour. Nous avons gagné relativement facilement, cinq à un. Le point perdu est pour moi, puisque je me suis incliné contre Brian par cinq touches à quatre. J’ai en revanche battu Keane cinq à un.

La suite du tournoi s’est révélée nettement plus compliquée… Nous avons perdu les trois matchs qui ont suivi. Certes contre les équipes supposément les plus fortes, mais quand même. Je n’étais pas très content de ma performance, même si j’ai réussi à placer de belles touches par moments. Le fait est que j’avais beaucoup trop tendance à me précipiter. Par la suite, j’y suis allé plus calmement, tentant d’accélérer seulement lorsque je le jugeais bon, et ça s’est un peu mieux passé. Cependant, j’ai encore en travers de la gorge la dernière touche de mon dernier combat lors du quatrième match. Quatre partout, j’esquive l’attaque de mon adversaire, j’ai le champ grand ouvert et j’en profite instantanément… mais mon pied d’appui glisse et je manque mon adversaire qui lui ne me rate pas en retour ! Le pire, c’est que le coup aurait dû être annulé, ai-je appris par la suite… Mais l’arbitre – qui n’était autre que Marcos, notre entraîneur ! – n’a pas vu la glissade.

Nous avons ensuite gagné nos deux derniers combats de la journée, avant que le hall où se déroulait la compétition ne ferme. Ça ne m’arrangeait guère car j’étais censé travailler le lendemain, mais pas le choix. Il était de toute façon prévu de repartir le dimanche, mais le report des deux matchs retardait d’autant le départ.

Chris nous avait pris des chambres dans l’hôtel où était prévu un dîner entre toutes les équipes du tournoi. J’ai d’ailleurs largement profité de mes vint-cinq ans tout neufs pour me faire payer quelques verres… J’ai passé l’une des meilleures soirées de ma vie, mais je ne vous la raconterai pas, ce n’est tout simplement pas racontable… Vous aurez peut-être droit à des photos si je mets la main dessus, on verra ! Toujours est-il que ça m’a fait une deuxième très courte nuit avec deux combats qui nous attendaient le matin venu. Curieusement, j’étais l’un des plus en forme du groupe, et pourtant je vous jure que… Non, j’ai dit que je ne racontais pas ! Bref, nous essuyâmes malheureusement deux défaites. Une fois de plus j’ai nourri quelques regrets sur mon dernier combat, perdu cinq à quatre… L’équipe a donc fini cinquième (ou sixième, j’ai un petit doute) sur neuf, ce qui reste une performance honnête pour un club créé cette année. En ce qui me concerne, une prestation pas mauvaise, mais surtout le sentiment de progresser rencontre après rencontre… J’ai hâte de combattre à nouveau. Pour le moment, on va endosser le costume d’organisateur, puisque le club accueillera un tournoi d’épée le 14 avril.

Je suis rentré avec Marc, Gareth et Brian : train jusqu’à Dublin, puis bus jusqu’à Dundalk. Un peu crevé, j’ai roupillé tout le long du trajet. De retour à la maison, m’attendaient mes colocs, ainsi que Gerry et Geraldine, pour un repas entre nous histoire de fêter une dernière fois mon anniversaire. Je me suis vu remettre deux livres d’heroic fantasy à cette occasion, Magician et the Shelters of Stone. J’ai des amis qui connaissent mes goûts ! Je sais que vous ne lirez probablement pas ces lignes, mais qu’importe : merci à vous, Christian (très bonne idée, les bouquins, dommage que tu n’étais pas là !), Maïté, Céline (félicitations à vous deux pour le repas !), Gerry, Geraldine !

Hélas, la dure réalité a ensuite repris ses droits, j’ai passé le reste de la soirée à travailler sur une présentation que je devais remettre pour le lendemain. Le sujet ? L’utilisation des téléphones portables comme billets de train. Objectivement, c’était intéressant et pas très long à faire, mais je ne sais pourquoi, j’ai été incapable d’avancer. Je ne cessais de refaire tout ce que je faisais, je devais m’y reprendre à dix fois avant de réussir mes captures d’écran, je n’étais jamais sûr de mes mots, etc. Il y a des jours, comme ça. La fatigue n’y était sans doute pas étrangère. Bref, au bout d’un moment j’ai lâché l’affaire, voyant que je n’arriverais à rien de bon, et j’ai laissé le travail inachevé au lendemain matin. Je me suis changé les idées en gagnant un peu moins de trois dollars au poker, avant d’aller me coucher.

Le lever a été difficile… Mais une fois devant mon écran, la présentation s’est faite toute seule, et j’ai pu l’envoyer au prof à temps. J’ai malheureusement raté un cours (je déteste ça), heureusement pas très important puisque ce ne sont que des révisions de choses que je connais bien pour les avoir vues plusieurs fois à Nantes. J’ai eu un cours de deux heures après, j’en reviens. Maintenant, je vous laisse, mon projet m’attend… See you!

20 février 2007

J’vous ai pas raconté…

Nan, parce que ne suis pas très doué pour ça. La semaine dernière, c’était ce qu’on appelle ici la rag week. Une semaine de folie, c’était party tous les jours. Certains étudiants irlandais avaient un budget de trois-cent euros pour la semaine, incluant les entrées et la boisson.

Les Erasmus étaient évidemment de la fête, mais la plupart n’ont pris de ticket d’entrée que pour une ou deux journées, vu les tarifs. La plus grosse journée était le mercredi, et la majorité des étudiants, en tout cas pour les français, s’était donné rendez-vous ce jour-là.

C’est dans ces moments qu’on se dit que les horloges à douze chiffres sont bien pensées. À quatorze heures, on aurait dit qu’il était deux heures du matin. Deux gros événements marquaient la journée. Au Amber, tout d’abord, le rendez-vous des Erasmus depuis le début de l’année scolaire. Une fausse cérémonie de mariages plutôt amusante, ou les « jurez-vous de vous chérir etc. » étaient remplacés par d’autres expressions que je n’ai plus en tête mais sur le modèle « assis devant la télé » pour le mari, « debout dans la cuisine » pour la femme, si vous voyez ce que je veux dire.

Je ne sais pas où étaient passés les autres, mais les étudiants pouvaient se diviser en deux catégories : français, irlandais. Ça a donné lieu à plusieurs échanges de chansons mémorables (’y en a qui ont un répertoire de fou), ainsi qu’à une joyeuse mêlée de rugby à la sortie de la boîte, histoire de rejouer l’Irlande-France du dimanche (gniark !). Tout le monde continuait de brailler dans le bus qui nous amenait dans je ne sais plus quelle boîte de je ne sais plus quelle ville, et je m’en fiche, c’était géant. J’ignore combien de temps nous sommes restés, mais de retour aux appart’, tout le monde était bien… disons joyeux. ; )

La fête a continué sur place, puis le soir, rebelote, une sortie au Fairways Hotel, endroit que je ne connaissais pas du tout. Bon, moins endurants que d’autres, nous sommes rentrés relativement tôt avec un copain (à peine une heure du matin). La (longue) journée (pour vous donner une idée, à onze heures (du matin) on prenait déjà l’apéro…) s’est terminée par une discussion avec le très sympathique chauffeur de taxi, qui m’a raconté ses premières vacances en France, en Bretagne, il y a quatorze ans (’tain, je me fais vieux), et les routes bloquées par des montagnes de pommes de terre déversées par les agriculteurs en colère. Une anecdote qui m’a bien fait rire.

10 février 2007

De cape et d’épée

L’escrime médiévale me manque quelque peu, mais je savais en arrivant en Irlande que je n’aurais très certainement pas l’occasion de pratiquer. Et quand bien même, je me voyais mal emporter mon épée parmi mes bagages, dans l’avion !

Aussi le jour de la présentation des différents clubs and societies de DkIT, j’ai opté pour l’escrime sportive et le tir à l’arc, histoire de garder un parfum de moyen-âge… Et le moins que je puisse dire, c’est que je ne regrette pas mes choix. D’une part, je me débrouille plutôt bien, ce qui est toujours encourageant et motivant. D’autre part, l’ambiance au sein des deux clubs est formidable. J’ai tissé beaucoup de liens grâce à ces deux activités, parmi les étudiants irlandais comme parmi les Erasmus. Je ne manque jamais une séance, ni une compétition quand elle se présente. Je vais ainsi participer à mon premier tournoi de tir à l’arc samedi prochain. Mais avant cela, j’ai une compétition d’escrime demain !

Je n’ai combattu qu’une seule fois en tournoi jusque-là. C’était au mois de décembre. Nous débutions tous complètement, et notre fortune a été diverse au cours des poules. Deux victoires et quatre défaites en ce qui me concerne : 1‑5, 5‑2, 4‑5, 1‑5, 5‑2, 0‑5. En fait, j’ai battu mes camarades et j’ai perdu contre les autres… Le même scénario s’est produit lors des huitièmes et des quarts. Ayant gagné 15‑8 contre un autre membre du club, j’affrontais ensuite un adversaire plus expérimenté. Le score, 14‑15… Douloureux souvenir que ne manque pas de me rappeler Brian, un copain de l’escrime, à chaque fois : « One point! » Tu vas voir, toi, quand on va se retrouver sur Guild Wars

Anyway, j’ai hâte d’être à demain.

03 février 2007

Parlons cuisine…

Ce n’est pas parce que c’est « cliché » que ce n’est pas vrai. Ainsi, avec la connexion Internet (encore que depuis la rentrée je n’ai globalement pas à me plaindre), la cuisine est ce qu’il y a de pire en Irlande.

Comprenons-nous : je ne meurs pas de faim, loin de là. On mange très correctement au restaurant, Connie peut en témoigner. Dans les supermarchés, on trouve de la viande, des pâtes, du riz comme partout ailleurs. Mais sorti des aliments de base nécessaire à la simple survie, l’horizon se réduit drastiquement.

Moi qui me suis vu offrir un livre de cuisine pour Noël, je n’ai guère l’occasion de m’en servir tant les ingrédients sont introuvables. Alors chaque semaine, c’est la même rengaine : pâtes, riz, poulet, etc. Difficile de varier. Trouver de la crème fraîche relève du parcours du combattant. En fromage, sorti du cheddar (qui la plupart du temps n’a pas de goût), c’est le néant. Enfin si, si vous allez dans un hypermarché, mais alors c’est deux à trois fois plus cher. Même chose pour des trucs aussi simples que des lardons, steaks hachés, etc., difficilement voire pas du tout trouvables. Quant au rayon fruits et légumes, même s’il a le mérite d’exister, il fait bien triste mine.

Il n’y a guère que la bière qui vaille le coup en Irlande, mais ça ne se mange pas (quoique, la Guinness…). Bref, la cuisine, c’est pas ça, sauf si vous tombez sur un couple dont le mari cuisine divinement, comme ce fut le cas il n’y a pas longtemps… Sauf que le dit-mari n’est pas irlandais d’origine. ^^

Et à la fac ? Un truc qui m’avait surpris lors de mon arrivée, c’était le nombre d’étudiants obèses qu’on pouvait croiser dans les couloirs de DkIT. Par la force de l’habitude ça ne me choque plus du tout, au point que si je n’avais pas le souvenir de cette première impression je pourrais croire qu’il n’y a aucune différence avec la France, mais le fait est qu’il y en a une. Les produits en vitrine dans les distributeurs qui parsèment les couloirs l’expliquent peut-être en partie… Chips, barres de chocolat, ou boissons (très) sucrées, au choix. Quant à la cantine, j’ai essayé, une fois. Le soir venu je sentais encore mon estomac lutter pour digérer le déjeuner. ^^ Je n’ai peut-être pas eu de chance, mais ça ne m’a pas donné envie de retenter l’expérience. Les sandwichs ne valent guère mieux, le pain n’a de pain que le nom, et si vous êtes allergique aux oignons, ils en mettent partout.

En conclusion, la cuisine n’est pas ce que je vais regretter lorsque je rentrerai en France. ^^