24 septembre 2007

Carrefour

Au fur et à mesure que les jours s’égrènent, je prends petit à petit conscience que je suis à la croisée des chemins. Cette année est en effet ma dernière, et il y a de fortes chances pour que j’entre dans le monde du travail à l’issue de mon stage qui se tiendra entre avril et septembre. Il est ainsi fort possible que la boîte au sein de laquelle je passerai ces quelques mois m’embauche à la sortie. C’est le cas pour environ 50 % des étudiants, les 50 % qui restent trouvant un job dans les six mois qui suivent.

C’est vers ce stage que mes pensées sont tournées en ce moment… Je sais ce que j’aimerais faire et vers quel type d’entreprises il faudrait que je me tourne. Mais où aller, géographiquement parlant ? Je suis sûr d’atterrir quelque part puisque la faculté aura de toutes façons moult propositions, mais cela n’empêche pas qu’on puisse chercher par soi-même. Quoi qu’il en soit, c’est le fait que, peut-être, ce choix déterminera ma vie future qui me rend si songeur.

Je ne sais pas où en est ma vie. J’ai beaucoup d’attaches ici, à Nantes, et je sais quelle déchirure c’est que de quitter ceux à qui l’on tient. Mais j’aimerais en même temps découvrir autre chose, sans être sûr de savoir quoi, sans même être sûr qu’il s’agisse vraiment de ce que je veux. Je songe à l’étranger, si jamais j’en ai la possibilité. Paris est une option, mais pas la seule non plus…

Je sais à peu près ce que je veux pour ma vie professionnelle, mais absolument pas ce que je veux pour le reste… Je ne sais pas où en est ma vie, et je ne sais vraiment pas si la réponse tombera dans les mois qui viennent, il y a tant de sujets qui me tourmentent, et tant d’interrogations autour…

Le plus dur est peut-être de n’avoir personne vers qui me tourner pour en parler…

28 mai 2007

Sadbye


Hier, Camille, Davina, François, Marie, Maxime… Aujourd’hui, Sandra. Demain, Céline, Florence…
Mes amis,
Que reste-t-il…

Depuis une semaine, chaque jour est un adieu. Chaque soirée j’embrasse et j’étreins tout ceux que j’ai appris à connaître. Que je déteste dire au revoir… Je tourne la tête, et pendant quelques secondes je grave dans ma mémoire l’image de ce visage que je ne reverrai plus jamais. Jamais. Je hais ce mot. Crève-cœur…

Je sais que le temps pansera les plaies, que la tristesse laissera place à la mélancolie, qu’elle-même ira se loger quelque part dans un coin de mon cœur où – magie des liens – se côtoient tous ceux que j’ai connus et qui ne se connaissent pas. Je sais que ces souvenirs s’endormiront avec la douleur, ne se réveilleront qu’occasionnellement, réveillés par la pluie frappant la vitre, la complainte du vent dans les arbres, l’obscure clarté des étoiles une nuit de solitude…

Faut-il donc, pour que la tristesse s’en aille, se résigner à cette fatalité qui nous éparpillera tous au quatre coins du monde ? Ne sommes-nous donc que les pièces d’un puzzle rassemblé par un enfant pour le plaisir sadique de le détruire à peine complété, avant de retourner piocher d’autres pièces dans la boîte, d’autres âmes à rassembler patiemment, jour après jour, pour jouir du plaisir de la destruction au bout d’une nouvelle année…

Je ne veux pas vous perdre. Je ne veux pas vous quitter. Je veux vous revoir. Je veux…

Je me sens perdu. Abandonné, comme ce porte-document trouvé sur le chemin, rempli de dessins. Monstre d’abstraction aux yeux blancs. Horrible visage grimaçant, comme s’il se régalait du malheur. Ange blond aux yeux rêveurs, les miens. Partition rouge, verte, noire, inquiétant reflet du vide que ressent mon cœur. Monstre difforme aux yeux désespérés, visage-cœur rose sang. Diablotin à l’œil fixe, que voit-il en moi ? Gueule cassée dévorée par elle-même. « Hard to say… », dit son œil. « Goodbye » est sans doute le mot qu’il lui manque…

Ce soir, je suis triste, et mes larmes sont d’encre.

17 avril 2007

Le Petit Poucet irlandais

Je n’ai pas tellement eu le temps de mettre mon blog à jour ces derniers temps, pour cause de programme à développer et de rapport à taper. Mais ce soir, je sature, alors je vais oublier un instant mon projet. Ça me permettra aussi de reléguer au second plan le dernier message quelque peu déprimant.

J’ai quelques entrées en attente, irlandaises comme personnelles, mais pour l’heure j’aimerais vous parler de la version irlandaise du conte de Perrault, dans laquelle les bouts de pain et les petits cailloux ont été remplacés par des espèces sonnantes et trébuchantes.

« Tigre celtique » oblige, la vie est quelque peu chère en Irlande, pour un étranger. Les Irlandais, eux, n’ont pas de problèmes d’argent, et la manifestation la plus amusante de cette insouciance est offerte par le spectacle de ces quelques piécettes – de 1 à 20 centimes la plupart du temps, parfois 50 centimes, mais parfois aussi 1 ou 2 euros – que les gens semblent semer sur votre chemin. À la fac, on en trouve le plus souvent autour des distributeurs, ce qui est pratique quand on n’a soi-même plus de monnaie : il suffit de se baisser. On peut en trouver dans les couloirs, derrière les portes… Une fois j’en ai même récoltées sur la route, alors que j’étais en vélo. Je me demande encore comment l’automobiliste a fait pour les perdre…

Mais le jackpot, c’est en boîte qu’on a le plus de chances de le toucher. Il y a quelques semaines, j’étais à Galway pour un tournoi de tir à l’arc (médaille de bronze, au passage, suivi de l’or une semaine plus tard), et le coach nous a concocté une préparation maison : virée au pub, sortie en boîte jusqu’à quatre heures du matin, sachant que la compétition était prévue six heures plus tard. Cherchez pas, c’est leur façon de faire en Irlande. Bref, au bout de deux heures dans la dite-boîte, quelque peu crevé par la route (quatre heures depuis Dundalk, quand même), et un peu fatigué de danser et de boire, je me suis mis en tête de jouer au Petit Poucet, justement, en ramassant ça et là ce que je pouvais trouver. Bilan honorable de cinq euros à la fin de soirée, dites donc. Ça m’a presque payé l’entrée.

Slán!

26 février 2007

(Long) week-end

J’ai peu dormi ces dernières nuits. J’avais une compétition d’escrime samedi (un tournoi inter-universitaire), mais comme je suis quelqu’un de sérieux, vendredi soir, je me suis fait inviter à jouer au poker dans l’appartement d’un copain… que j’ai quitté entre une et deux heures du matin. Ça change du net, et c’est nettement plus intéressant. J’ai fini quatrième : en duel à tapis avec as valet de trèfle contre as six dépareillés, je vois un six sortir sur le turn… Pas de bol !

Malgré cela, je n’ai pas eu de mal à me lever. Rendez-vous était fixé à 10 h 30 devant le campus. De là, départ pour Maynouth, une ville située dans les environs de Dublin. Là même où j’ai participé à mon premier tournoi d’escrime. Nous étions sept de DkIT. Quatre d’entre nous représentaient l’école : Chris (le capitaine), moi-même, Aaron et Marc. Les trois autres – John, Gareth et Brian – représentaient DCU. En effet, ils n’ont qu’un seul sabreur là-bas, Keane, et donc pour qu’il puisse participer il a fallu former cette équipe mixte.

Chaque formation était constituée de trois sabreurs et d’un remplaçant, mais on a procédé à un turn-over de façon à ce que chacun soit remplaçant deux fois, sur les huit matchs que comptait la compétition. Le hasard a fait que nos deux équipes se sont rencontrées dès le premier tour. Nous avons gagné relativement facilement, cinq à un. Le point perdu est pour moi, puisque je me suis incliné contre Brian par cinq touches à quatre. J’ai en revanche battu Keane cinq à un.

La suite du tournoi s’est révélée nettement plus compliquée… Nous avons perdu les trois matchs qui ont suivi. Certes contre les équipes supposément les plus fortes, mais quand même. Je n’étais pas très content de ma performance, même si j’ai réussi à placer de belles touches par moments. Le fait est que j’avais beaucoup trop tendance à me précipiter. Par la suite, j’y suis allé plus calmement, tentant d’accélérer seulement lorsque je le jugeais bon, et ça s’est un peu mieux passé. Cependant, j’ai encore en travers de la gorge la dernière touche de mon dernier combat lors du quatrième match. Quatre partout, j’esquive l’attaque de mon adversaire, j’ai le champ grand ouvert et j’en profite instantanément… mais mon pied d’appui glisse et je manque mon adversaire qui lui ne me rate pas en retour ! Le pire, c’est que le coup aurait dû être annulé, ai-je appris par la suite… Mais l’arbitre – qui n’était autre que Marcos, notre entraîneur ! – n’a pas vu la glissade.

Nous avons ensuite gagné nos deux derniers combats de la journée, avant que le hall où se déroulait la compétition ne ferme. Ça ne m’arrangeait guère car j’étais censé travailler le lendemain, mais pas le choix. Il était de toute façon prévu de repartir le dimanche, mais le report des deux matchs retardait d’autant le départ.

Chris nous avait pris des chambres dans l’hôtel où était prévu un dîner entre toutes les équipes du tournoi. J’ai d’ailleurs largement profité de mes vint-cinq ans tout neufs pour me faire payer quelques verres… J’ai passé l’une des meilleures soirées de ma vie, mais je ne vous la raconterai pas, ce n’est tout simplement pas racontable… Vous aurez peut-être droit à des photos si je mets la main dessus, on verra ! Toujours est-il que ça m’a fait une deuxième très courte nuit avec deux combats qui nous attendaient le matin venu. Curieusement, j’étais l’un des plus en forme du groupe, et pourtant je vous jure que… Non, j’ai dit que je ne racontais pas ! Bref, nous essuyâmes malheureusement deux défaites. Une fois de plus j’ai nourri quelques regrets sur mon dernier combat, perdu cinq à quatre… L’équipe a donc fini cinquième (ou sixième, j’ai un petit doute) sur neuf, ce qui reste une performance honnête pour un club créé cette année. En ce qui me concerne, une prestation pas mauvaise, mais surtout le sentiment de progresser rencontre après rencontre… J’ai hâte de combattre à nouveau. Pour le moment, on va endosser le costume d’organisateur, puisque le club accueillera un tournoi d’épée le 14 avril.

Je suis rentré avec Marc, Gareth et Brian : train jusqu’à Dublin, puis bus jusqu’à Dundalk. Un peu crevé, j’ai roupillé tout le long du trajet. De retour à la maison, m’attendaient mes colocs, ainsi que Gerry et Geraldine, pour un repas entre nous histoire de fêter une dernière fois mon anniversaire. Je me suis vu remettre deux livres d’heroic fantasy à cette occasion, Magician et the Shelters of Stone. J’ai des amis qui connaissent mes goûts ! Je sais que vous ne lirez probablement pas ces lignes, mais qu’importe : merci à vous, Christian (très bonne idée, les bouquins, dommage que tu n’étais pas là !), Maïté, Céline (félicitations à vous deux pour le repas !), Gerry, Geraldine !

Hélas, la dure réalité a ensuite repris ses droits, j’ai passé le reste de la soirée à travailler sur une présentation que je devais remettre pour le lendemain. Le sujet ? L’utilisation des téléphones portables comme billets de train. Objectivement, c’était intéressant et pas très long à faire, mais je ne sais pourquoi, j’ai été incapable d’avancer. Je ne cessais de refaire tout ce que je faisais, je devais m’y reprendre à dix fois avant de réussir mes captures d’écran, je n’étais jamais sûr de mes mots, etc. Il y a des jours, comme ça. La fatigue n’y était sans doute pas étrangère. Bref, au bout d’un moment j’ai lâché l’affaire, voyant que je n’arriverais à rien de bon, et j’ai laissé le travail inachevé au lendemain matin. Je me suis changé les idées en gagnant un peu moins de trois dollars au poker, avant d’aller me coucher.

Le lever a été difficile… Mais une fois devant mon écran, la présentation s’est faite toute seule, et j’ai pu l’envoyer au prof à temps. J’ai malheureusement raté un cours (je déteste ça), heureusement pas très important puisque ce ne sont que des révisions de choses que je connais bien pour les avoir vues plusieurs fois à Nantes. J’ai eu un cours de deux heures après, j’en reviens. Maintenant, je vous laisse, mon projet m’attend… See you!

20 février 2007

J’vous ai pas raconté…

Nan, parce que ne suis pas très doué pour ça. La semaine dernière, c’était ce qu’on appelle ici la rag week. Une semaine de folie, c’était party tous les jours. Certains étudiants irlandais avaient un budget de trois-cent euros pour la semaine, incluant les entrées et la boisson.

Les Erasmus étaient évidemment de la fête, mais la plupart n’ont pris de ticket d’entrée que pour une ou deux journées, vu les tarifs. La plus grosse journée était le mercredi, et la majorité des étudiants, en tout cas pour les français, s’était donné rendez-vous ce jour-là.

C’est dans ces moments qu’on se dit que les horloges à douze chiffres sont bien pensées. À quatorze heures, on aurait dit qu’il était deux heures du matin. Deux gros événements marquaient la journée. Au Amber, tout d’abord, le rendez-vous des Erasmus depuis le début de l’année scolaire. Une fausse cérémonie de mariages plutôt amusante, ou les « jurez-vous de vous chérir etc. » étaient remplacés par d’autres expressions que je n’ai plus en tête mais sur le modèle « assis devant la télé » pour le mari, « debout dans la cuisine » pour la femme, si vous voyez ce que je veux dire.

Je ne sais pas où étaient passés les autres, mais les étudiants pouvaient se diviser en deux catégories : français, irlandais. Ça a donné lieu à plusieurs échanges de chansons mémorables (’y en a qui ont un répertoire de fou), ainsi qu’à une joyeuse mêlée de rugby à la sortie de la boîte, histoire de rejouer l’Irlande-France du dimanche (gniark !). Tout le monde continuait de brailler dans le bus qui nous amenait dans je ne sais plus quelle boîte de je ne sais plus quelle ville, et je m’en fiche, c’était géant. J’ignore combien de temps nous sommes restés, mais de retour aux appart’, tout le monde était bien… disons joyeux. ; )

La fête a continué sur place, puis le soir, rebelote, une sortie au Fairways Hotel, endroit que je ne connaissais pas du tout. Bon, moins endurants que d’autres, nous sommes rentrés relativement tôt avec un copain (à peine une heure du matin). La (longue) journée (pour vous donner une idée, à onze heures (du matin) on prenait déjà l’apéro…) s’est terminée par une discussion avec le très sympathique chauffeur de taxi, qui m’a raconté ses premières vacances en France, en Bretagne, il y a quatorze ans (’tain, je me fais vieux), et les routes bloquées par des montagnes de pommes de terre déversées par les agriculteurs en colère. Une anecdote qui m’a bien fait rire.

10 février 2007

De cape et d’épée

L’escrime médiévale me manque quelque peu, mais je savais en arrivant en Irlande que je n’aurais très certainement pas l’occasion de pratiquer. Et quand bien même, je me voyais mal emporter mon épée parmi mes bagages, dans l’avion !

Aussi le jour de la présentation des différents clubs and societies de DkIT, j’ai opté pour l’escrime sportive et le tir à l’arc, histoire de garder un parfum de moyen-âge… Et le moins que je puisse dire, c’est que je ne regrette pas mes choix. D’une part, je me débrouille plutôt bien, ce qui est toujours encourageant et motivant. D’autre part, l’ambiance au sein des deux clubs est formidable. J’ai tissé beaucoup de liens grâce à ces deux activités, parmi les étudiants irlandais comme parmi les Erasmus. Je ne manque jamais une séance, ni une compétition quand elle se présente. Je vais ainsi participer à mon premier tournoi de tir à l’arc samedi prochain. Mais avant cela, j’ai une compétition d’escrime demain !

Je n’ai combattu qu’une seule fois en tournoi jusque-là. C’était au mois de décembre. Nous débutions tous complètement, et notre fortune a été diverse au cours des poules. Deux victoires et quatre défaites en ce qui me concerne : 1‑5, 5‑2, 4‑5, 1‑5, 5‑2, 0‑5. En fait, j’ai battu mes camarades et j’ai perdu contre les autres… Le même scénario s’est produit lors des huitièmes et des quarts. Ayant gagné 15‑8 contre un autre membre du club, j’affrontais ensuite un adversaire plus expérimenté. Le score, 14‑15… Douloureux souvenir que ne manque pas de me rappeler Brian, un copain de l’escrime, à chaque fois : « One point! » Tu vas voir, toi, quand on va se retrouver sur Guild Wars

Anyway, j’ai hâte d’être à demain.

03 février 2007

Parlons cuisine…

Ce n’est pas parce que c’est « cliché » que ce n’est pas vrai. Ainsi, avec la connexion Internet (encore que depuis la rentrée je n’ai globalement pas à me plaindre), la cuisine est ce qu’il y a de pire en Irlande.

Comprenons-nous : je ne meurs pas de faim, loin de là. On mange très correctement au restaurant, Connie peut en témoigner. Dans les supermarchés, on trouve de la viande, des pâtes, du riz comme partout ailleurs. Mais sorti des aliments de base nécessaire à la simple survie, l’horizon se réduit drastiquement.

Moi qui me suis vu offrir un livre de cuisine pour Noël, je n’ai guère l’occasion de m’en servir tant les ingrédients sont introuvables. Alors chaque semaine, c’est la même rengaine : pâtes, riz, poulet, etc. Difficile de varier. Trouver de la crème fraîche relève du parcours du combattant. En fromage, sorti du cheddar (qui la plupart du temps n’a pas de goût), c’est le néant. Enfin si, si vous allez dans un hypermarché, mais alors c’est deux à trois fois plus cher. Même chose pour des trucs aussi simples que des lardons, steaks hachés, etc., difficilement voire pas du tout trouvables. Quant au rayon fruits et légumes, même s’il a le mérite d’exister, il fait bien triste mine.

Il n’y a guère que la bière qui vaille le coup en Irlande, mais ça ne se mange pas (quoique, la Guinness…). Bref, la cuisine, c’est pas ça, sauf si vous tombez sur un couple dont le mari cuisine divinement, comme ce fut le cas il n’y a pas longtemps… Sauf que le dit-mari n’est pas irlandais d’origine. ^^

Et à la fac ? Un truc qui m’avait surpris lors de mon arrivée, c’était le nombre d’étudiants obèses qu’on pouvait croiser dans les couloirs de DkIT. Par la force de l’habitude ça ne me choque plus du tout, au point que si je n’avais pas le souvenir de cette première impression je pourrais croire qu’il n’y a aucune différence avec la France, mais le fait est qu’il y en a une. Les produits en vitrine dans les distributeurs qui parsèment les couloirs l’expliquent peut-être en partie… Chips, barres de chocolat, ou boissons (très) sucrées, au choix. Quant à la cantine, j’ai essayé, une fois. Le soir venu je sentais encore mon estomac lutter pour digérer le déjeuner. ^^ Je n’ai peut-être pas eu de chance, mais ça ne m’a pas donné envie de retenter l’expérience. Les sandwichs ne valent guère mieux, le pain n’a de pain que le nom, et si vous êtes allergique aux oignons, ils en mettent partout.

En conclusion, la cuisine n’est pas ce que je vais regretter lorsque je rentrerai en France. ^^

27 janvier 2007

Parlons boulot…

Les précédents messages étaient axés sur la découverte du pays, vérifiant le cliché « Erasmus = glande ». Cliché que je vais maintenant m’efforcer de faire voler en éclats.

Le premier semestre s’est en effet révélé incroyablement exigeant en termes de boulot. À Nantes, les contrôles continus sont toujours des devoirs sur table et ont lieu après la Toussaint, et les examens en janvier. La fin du semestre témoigne souvent d’un rush général pour boucler les différents projets. Ce qui nous donne trois gros pics de boulot, et c’est marre.

À Dundalk, point. Tout d’abord, les continuous assessments prennent rarement la forme de devoirs sur table. Soit il s’agit d’essays, soit de projets. Il y a deux « pics », un avant la Toussaint (ou après si on arrive à obtenir un délai…), un début décembre, puis les examens avant Noël. C’est beaucoup plus dense, et donc beaucoup plus épuisant ! Si l’anglais n’est pas un réel handicap, il oblige malgré tout à prendre plus de temps qu’en français. Bref, de longues veillées aux chandelles du portable ont souvent été nécessaires pour remettre un devoir dans les temps.

Mais l’énorme avantage de ce système, c’est que début décembre, tout était quasiment fini. On avait donc une semaine complète de révisions avant les épreuves finales, et ça fait un bien fou. On a autant de temps pour réviser qu’en France (parce qu’on ne me fera pas croire qu’on peut trouver la motivation pour bosser entre le 25 et le 31 décembre), sans pourrir les vacances de Noël. Le pied.

Et les examens, dans tout ça ? J’avais sept matières, une de plus que la normale (ça explique peut-être en partie la masse de travail). Parmi elles, deux n’étaient pas aux examens. L’anglais, d’abord, où l’on était notés sur une présentation orale et un devoir écrit. J’avais obtenu 70 %, de quoi me mettre en confiance. Le projet, ensuite. Il court sur l’année, et le premier semestre était réservé à la partie recherche, conclue par une présentation à laquelle j’ai également obtenu 70 %.

Les cinq restantes étaient : Software Engineering, Software Process Management, WAN Technologies, Distributed Programming, et Artificial Intelligence.

J’avais le sentiment de m’en être raisonnablement sorti sur les deux premières. Rien d’extraordinaire, mais suffisamment pour assurer la moyenne (40 %). J’avais cependant un petit doute, un peu plus fort en ce qui concernait le Software Engineering.

Les deux suivantes tombaient le même jour. Étant beaucoup plus faible en WAN qu’en DB, j’avais décidé de blinder la première en y consacrant la majeure partie de mes révisions, malgré l’ampleur de la tâche. Résultat, je m’en suis plutôt bien tiré ! Le contre-coup, c’est que j’ai malheureusement éprouvé beaucoup de mal en DB, où je me suis contenté de limiter la casse.

L’examen d’Artificial Intelligence tombait le premier jour, mais je n’ai ressenti aucun problème avec, c’était ma matière préférée. Bilan, deux certitudes, et deux-trois incertitudes.

Les résultats sont tombés cette semaine, et j’ai eu le plaisir de découvrir que j’avais tout passé. 41 % en DB (ce fut juste !), 52 % en SE et 58 % en SPM, 53 % en WAN, et 77 % en AI !

Il s’agit là des moyennes, j’ignore combien j’ai eu exactement aux examens, même si je peux extrapoler. Bref, c’est à la fois un soulagement, et une satisfaction que le boulot fourni n’ait pas servi à rien.

12 janvier 2007

Belfast

Le dimanche, visite de Belfast avec un timing serré en perspective. En effet, Connie devant prendre l'avion à Dublin dans la soirée, il était convenu de ne pas traîner trop longtemps dans l'autre capitale de l'Irlande.

Très bon petit déjeuner, typiquement anglais, avec une très jolie vue en prime. Puis prise de la voiture pour se rendre dans le centre de Belfast, avec quelques arrêts dans le quartier des murals, pour la plupart à la gloire de la lutte anti-britannique, mais pas seulement. En témoigne une série de peintures le long d'un mur, évoquant tout aussi bien l'IRA que la Palestine ou l'Irak.

La place de parking est facilement trouvée. Il n'y a pas grand chose dans les rues, le dimanche matin. Rien n'ouvre avant 12 h 30, quand ça ouvre. Ce fut l'occasion de flâner un peu et de mitrailler à tout va.



Vers midi, direction le Virgin du coin et sortie après quelques emplettes. Puis direction les Arcades, une série de petites boutiques sympathiques qui furent l'occasion d'alléger un peu plus le porte-monnaie. Fin de séjour dans un pub, avant de reprendre la voiture et de rentrer, non sans frayeur en raison du niveau d'essence.

Restent le souvenir de quelques jours fort agréables, et la hâte de remettre le couvert bientôt !

11 janvier 2007

Giant's Causeway

Du 23 au 26 novembre, quelques semaines après Galway, j'ai eu l'honneur d'accueillir l'inspiratrice de mon exil irlandais. L'occasion d'une nouvelle expédition qui nous vit explorer l'Irlande du Nord, de la côte est à la Chaussée des géants en passant par Belfast.

Nous partîmes samedi matin, avec l'objectif d'atteindre la Chaussée des géants, première étape de notre voyage, dans l'après-midi. Les jours étant extrêmement courts (maudite heure d'hiver), la nuit commençait à tomber à 16 h et l'obscurité régnait dès 17 h, il valait donc mieux être pressé...

Le premier tiers du voyage, incluant le passage dans la partie britannique de l'Irlande, était l'occasion d'observer un peu le paysage, entre drapeaux anglais et graffitis anti-britanniques...


Puis vint la côte, longée pendant un long moment...


...avant de couper par les terres. Que du sauvage, nulle trace de vie humaine, pas un chat sur les routes, on aurait dit l'apocalypse. ^^


Et nous arrivons finalement à la fameuse Chaussée des géants. Nous sommes loins d'être les seuls sur place. Apparemment, même hors saison, c'est assez prisé. Nous entendons même quelques mots de français par ci, par là.

Le problème, c'est qu'il est 4 h de l'après-midi, que l'obscurité tombe déjà, et que la fameuse chaussée nécessite quelques moments de marche avant de pouvoir l'admirer... Me voilà donc forcé de tricher une fois de plus en vous proposant des images qui ne sont pas de moi (sauf la dernière, histoire que vous puissiez comparer ^^ ).





Pour me venger, j'ai décidé que j'y retournerai cet été. Non, mais.

Le retour à la voiture fut en tout point mémorable, luttant contre un vent des plus violents et bravant la pluie, accompagnés par le bruit des vagues. Intense, limite dangereux, et indescriptible.

Au retour vers Belfast, j'avais l'impression de rouler en pleine nuit, genre 4 h du matin, alors que nous sommes arrivés à l'hôtel entre 20 et 21 h ! Un beau cafouillage pour trouver le dit-hôtel, soit dit au passage.

Suite demain.

07 janvier 2007

Galway, suite et fin

Le lendemain, retour aux Cliffs of Moher, en raison de la frustration qui était la notre la veille. Nous avons donc pu admirer les falaises de jour, ce qui m'offre un prétexte pour poster de nouvelles photos qui une fois de plus ne sont pas de moi (merci Constance !), mais qui permettent de meubler le vide :


Après cela, une escale aux grottes préhistoriques d'Aillwee Cave. Visite intéressante, mais chère ! Puis direction un parc national au nord de Galway, pour une randonnée montagneuse mémorable. Partis à 15 h, le challenge était de revenir avant la nuit. Car, fous que nous sommes, nous nous étions mis en tête de faire le plus long chemin, celui qui passait par le sommet. Ca nous a pris trois heures, et deux de mes compagnons (je ne dirai pas lesquelles... Oups, trop tard !) ont fini exhausted. Epuisés, oui, mais heureux. ^^ Car la vue était magnifique, de même que le coucher de soleil ou la pleine lune... Hélas, les mots sont dérisoires, j'aurais tant aimé vous en montrer un peu plus... Mais peut-être en aurai-je l'occasion une fois revenu à Dundalk, si j'arrive à chiper les photos qu'ont prises les filles.

Retour à la voiture au moment où l'obscurité devenait impénétrable, et trois heures de route nocturne pour ma pomme, direction Dublin. Voyage sans histoire, remise des clés au comptoir de l'aéroport. En raison de l'heure, personne n'a vérifié la voiture. S'ils l'avaient fait, ils auraient peut-être remarqué que l'enjoliveur avant-gauche avait un souci... Je vous l'ai dit, on n'a pas conscience de la distance par rapport au trottoir. ^^;; Bref, retour en car, puis à pied jusqu'à la maison. Deux kilomètres environ, mais quand on est quatre et qu'on discute, ça va très vite.

J'aurais aimé me coucher de suite, mais un devoir urgent m'attendait... Il a fallu que je me mette tristement devant mon portable pour bosser une heure avant d'aller enfin rejoindre les doux bras de Morphée. Même en vacances, le boulot ne nous a pas lâchés, mais je vous raconterai ça dans un autre message...

06 janvier 2007

Galway

Les 2 et 3 novembre, juste au moment où je rentrais en Irlande, était programmée une excursion dans l'ouest de la verte Erin, le Galway, plus précisément. L'équipe était composée de moi-même, Christian (mon colocataire allemand), Maïté (une de mes colocatrices françaises), et Emilie, une amie de Maïté venue à Dundalk pour l'occasion.

Etant en France la semaine précédant le départ, c'est Christian qui s'était chargé des préparatifs. Première chose, la voiture. Un truc à savoir, vous ne pouvez louer une voiture que si vous avez plus de 23 ans. Coup de chance pour moi (24) et Christian (25), les deux chauffeurs. Deuxième chose, si vous avez moins de 28 ans, c'est plus cher, beaucoup plus cher... En tout cas avec la compagnie que nous avions pris, CarHire en l'occurrence. Mais le jeu en valait la chandelle.

Nous emportâmes avec nous une carte géographique passées entre les mains de tous les étudiants accueillis par Gerry et Geraldine depuis vingt ans. Trajet en bus jusqu'à Dublin, prise des clés au comptoir, et je m'installai devant le volant.

La conduite à gauche, c'est étrange au début, mais on s'y fait finalement assez vite. Le plus dangereux, c'est qu'on n'a absolument pas la notion de la distance qui sépare la voiture du côté gauche. Il vaut mieux serrer la ligne centrale que le côté gauche, avis perso. Bref. Une escale à Kilbeggan pour visiter le Locke's Distillery Museum. A voir, à la fois joli et intéressant, surtout qu'on a droit à une dégustation gratuite. :-p Peu après, arrêt dans un site touristique médiéval dont je n'arrive pas à retrouver le nom, mea culpa. Très joli également, notamment le cimetière... J'ai pris pas mal de photos, mais en raison d'un problème avec mon appareil (une longue histoire...), je suis dans l'incapacité de vous les montrer, et je ne saurais vous dépeindre ce que mes yeux ont vu mieux qu'une image...

Il commençait à se faire tard lorsque nous sommes arrivés aux Cliffs of Moher. La nuit ne nous a pas laissé voir grand chose, mais voici quelques images (pas de moi, donc...) histoire que vous vous fassiez une petite idée :


Bref, c'est beau. Surtout en vrai. La nuit tombant, toujours au volant, nous passâmes par des routes improbables qui me rappelèrent ces routes de montagne roumaines... jusqu'à arriver à notre auberge de jeunesse (Christian s'était aussi occupé de la réservation), où nous étions complètement seuls. ^^ La gérante de l'endroit était charmante, de même que l'endroit, décoré façon Halloween pour l'occasion. Après moult discussions et quelques papouilles au chat et au chien, il était temps d'aller retrouver nos lits.

La suite demain.