13 juillet 2005

Entre quatre arches

Depuis quelque temps, c'est du moins mon impression, mes nuits sont sujettes à un curieux paradoxe : un sommeil paisible peuplé de rêves violents.

Je récupère plus. Je suis toujours autant sujet aux réveils intempestifs, mais ceux-ci sont beaucoup plus tranquilles. Peut-être n'est-ce dû qu'au fait que je n'ai plus à me lever très tôt et que l'angoisse de la panne de réveil me poursuit moins. Toujours est-il que j'ai le sentiment d'être beaucoup plus reposé.

Et parallèlement, je rêve de violence. D'injustice. De ma vie. De mon entourage. Je vis en rêve des situations totalement à l'opposé de ma réalité passée et présente, comme si j'évacuais – enfin – la frustration de tant d'années passées à encaisser les coups. Cette même frustration dont je me suis toujours dit qu'elle était la cause de troubles qui, comme par hasard, commencent à petit à petit à disparaître, à diminuer.

J'ai toujours pensé que pour en finir avec, il fallait les évacuer. Les lapsus, les comportement impulsifs (et même compulsifs), étaient autant de manières de me décharger de mon inconscient encombré comme une prison en sureffectif. Mais cette méthode, en plus d'être incontrôlable, a le défaut d'être extrêmement lente.

Il semble bien que je sois passé à la vitesse supérieure. Comme bien souvent, je ne sais pas comment. Mais le fait est là, et j'espère que je ne me trompe pas dans mon analyse. Mais je ne le pense pas, cet état de « lucidité humble » qui me paraît être mien en ce moment m'est familier. Il s'était déjà produit il y a… sept ans maintenant. Époque de rupture totale et d'isolement salvateur, où j'apprenais, je ne sais comment (là encore), la patience, le recul. Où je sortais la tête de l'eau, après tant d'années d'enfer. Fin d'une époque sombre qui annonçait, malheureusement, le temps des brûlures…

Mais l'heure n'est pas au pessimisme, mon horizon, sans être certain, et désormais beaucoup plus dégagé. À l'époque j'étais encore un petit garçon, aujourd'hui je crois être devenu homme.

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