16 janvier 2005

Marionnetisme

Où suis-je ?

Si seulement je le savais moi-même… Quelle lutte épuisante. Que faire contre ces fantômes, vapeurs irréelles nées du magma bouillonnant de mon esprit. Illusions… J'ai beau le savoir, cette connaissance ne suffit pas. Il y a ce démon. D'où vient-il ? J'aimerais le savoir, là encore.

Jour après jour, il revient à la charge. Pendant des années, il a fait de ma vie un désert. Tout édifice, balayé presque aussitôt la première pierre posée… Aujourd'hui, pour la première fois, l'ouvrage tient bon. Cela durera-t-il ? J'ai si souvent été sûr de moi, par le passé.

Démon sans visage, au nom trompeur… Comme si je n'avais pas suffisamment d'épreuves à surmonter, de maux à vaincre. De tous, tu es le pire.

Ce n'est que justice de te dédier ce (presque) premier message, toi que je traque en vain dans le labyrinthe…

Un détail obsédant. Deux, trois… Zéro. Trop. Comme autant de points noirs sur une feuille blanche immaculée. Maillons d'une chaîne qui me menotte les poignets. Irréelle, mais si solide…

Illusion. Tu n'es qu'illusion. Mais une partie de moi qui ne m'appartient pas ne le voit pas. Et c'est elle qui commande aux murs du labyrinthe. Elle, moi. Moi, elle. La marionnette manipulée par elle-même. Comment couper les fils ?

Peu importe ? Je sais que j'y arriverai. Je sais comment te vaincre. Par le mépris. Mais l'ampleur de la tâche m'est apparue en même temps que cette certitude. Tout comme le démon me laisse en paix pendant de longues périodes pour mieux revenir à la charge, il y a des moments où rien ne saurait m'arrêter, et d'autres où la fatigue pèse lourdement… Ce soir, je suis fatigué.

2 commentaires:

Andrea a dit…

Il n'y a pas à tergiverser, notre grand ennemi avant d'être l'autre c'est nous-même, c'est chaque matin un combat à la Sisyphe...

Comment échapper à son ombre, elle vous connaît comme sa poche, elle se nourrit et est vous, destructrice mais aussi productrice de ce que nous sommes devenus. Je ne sais pas si l'on peut mettre définitivement ces démons sous cage, je crois qu'on peut les dresser les releguer au fond de son esprit où ils se tapissent et nous laissent en paix pour mieux s'inflammer à nouveau car dns notre sollitude, il nous sera le compagnon fidèle qui demeure puis mourrera dans l'aube du jour nouveau. Ce que nous poursuivons n'est rien d'autres que nos doutes, nos questionnements, nos collisions avec la réalité.

Au fil des temps on se connaît mieux, on se prépare au siège, on a peut-être aussi moins peur de se perdre dans nos errements personnels car engouffrés et hapés, nous en sommes revenus.

Tonight you may be weary but such a feeling is not made to last. The human mind is nothing more than an intricate maze. A force de chercher et de batailler on apprivoise le sien même si ce soir tu tournes en rond dans une de ses nombreuses impasses...

La vie comme un numéro d'équilibrisme permanent vers la recherche imuable de l'équilibre...le flux et le reflux de la vague, une écume des jours insaisissables...

Anonyme a dit…

Dear,

Les dresser ? Dresser ce que tu appelles fort justement son « ombre » ? Dans un sens, c'est ce que je cherche à faire, quand je parle de l'éradiquer. Les refouler ? Non, jamais. Je ne connais que trop bien les effets d'un sentiment, quel qu'il soit, relegué au fin fond d'une prison. Cette prison qu'on appelle l'inconscient et qui possède deux clefs : une pour enfermer, l'autre pour libérer. La condition humaine veut qu'on ne possède que la première…

Ma propre prison est déjà pleine, trop remplie, et régulièrement, des fragements de ces scènes passées refont surface, sans que je le veuille, via le geste ou la parole… Je ne connais que trop bien ces phénomènes mais, là encore, je ne sais comment les éradiquer, ou même diminuer leur nombre.

Autre problème, autre démon. Probablement fera-t-il l'objet d'un autre message. :)